La dépression, une maladie inflammatoire ?

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Rédigé par Hadrien V. et publié le 2 mars 2016

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Des travaux menés à Paris suggèrent un lien fort entre dépressions et réactions inflammatoires. Cette nouvelle piste émane du constat que 50% des adultes atteints de mastocytose, maladie inflammatoire, présentent un état dépressif.

Dépression, mastocytose et sérotonine

Il existe un lien entre ces trois mots : l’inflammation. Les mastocytoses désignent un groupe de maladies orphelines qui ont toutes pour conséquence l’accumulation de cellules immunitaires (les mastocytes) dans un organe du corps. Selon l’organe touché, on assiste à différents symptômes inflammatoires tels que les atteintes cutanées, les chocs allergiques, des lésions osseuses ou encore digestives.

Or, l’étude a montré des concentrations sanguines faibles en tryptophane chez les malades les plus dépressifs. Un acide aminé indispensable à la synthèse de la sérotonine. Et qu’observe-t-on chez les dépressifs ? Des concentrations anormalement basses en sérotonine. A savoir, la plupart des antidépresseurs visent justement à augmenter les concentrations synaptiques en sérotonine dans le cerveau.

Un lien entre substances inflammatoires et dépression

Chez les patients dépressifs, les chercheurs ont aussi découvert un détournement du tryptophane en faveur de la synthèse de composés neurotoxiques comme l’acide quinoléique. Les futures recherches devront déterminer si la production de ces composés neurotoxiques favorise la dépression, ou si c’est uniquement la déplétion de sérotonine qui est en jeu.

Raphaël Gaillard, chercheur à l’hôpital Sainte-Anne, évoque également l’idée selon laquelle les patients réfractaires aux antidépresseurs ont des mastocytes suractivés qui empêchent l’action du médicament. Une théorie à vérifier qui ferait directement le lien entre les molécules inflammatoires larguées par ces cellules et le syndrome dépressif. Dans tous les cas, de nouvelles voies thérapeutiques se dessinent pour empêcher les mastocytes de produire ou de larguer leurs molécules inflammatoires.

Hadrien V. Pharmacien


Source :
S. Georgin-Lavialle & al. Mast cells’ involvement in inflammation pathways linked to depression : evidence in mastocytosis. Molecular Psychiatry. 26/02/16