L’adolescence est une période difficile de construction de l’individu. La dépression est loin d’être rare parmi cette tranche d’âge. Difficile à repérer, facilement mise sur le compte de la fameuse « crise d’adolescence », elle ne doit pourtant pas être négligée. Et, face à la dépression, filles et garçons ne sont pas égaux : une nouvelle étude américaine révèle que jusqu’à 36 % des adolescentes sont touchées par cette maladie.
La dépression, une maladie féminine
En France, on estime que 5 à 8 % de la population souffre de dépression. Tous âges confondus, les femmes sont deux fois plus atteintes. La dépression est fréquente chez l’adolescent puisqu’elle affecte 14 % des 12-18 ans selon l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche nationale).
Cependant, une récente étude américaine publie des chiffres encore plus alarmants sur la dépression des adolescents, et en particulier, des adolescentes.
Cette enquête a étudié une population d’environ 100 000 enfants âgés de 12 à 17 ans entre 2009 à 2014. L’analyse des données a révélé un taux de dépression de 36 % pour les filles contre 13 % chez les garçons. Dès l’âge de 12 ans, la différence est significative avec 5% des filles dépressives versus 2 % des garçons.
Cette étude a également dévoilé des taux élevés de difficultés sociales ou scolaires, conduites à risque et tentatives de suicide dans cette tranche d’âge lorsqu’elle est touchée par la dépression :
- Problèmes scolaires : 36 % des garçons et 34 à 40 % des filles (selon qu’on se trouve au premier épisode dépressif ou face à une dépression installée) ;
- Tentatives de suicide : 15 % des garçons et 16 % des filles, 28% lorsque la dépression persiste.
Ces chiffres sont en faveur d’une prise en charge rapide de la dépression chez l’adolescent.
Prise en charge de la dépression de l’adolescent(e)
La Haute Autorité de santé recommande une prise en charge de la dépression chez l’adolescent en 2 volets :
- Dans un premier temps, une psychothérapie est proposée. Elle vise à libérer la parole de l’adolescent et à restaurer l’estime de soi. Elle est évaluée au bout de 4 à 8 semaines.
- Dans les cas graves ou après échec de la psychothérapie, l’adolescent sera dirigé vers un pédopsychiatre. Un traitement médicamenteux peut alors être mis en place. L’amélioration des symptômes est en général observée au bout de 3 semaines. Si le risque suicidaire est important ou l’environnement familial délétère, une hospitalisation sera préconisée.
La dépression est une maladie complexe, mêlant facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux. Fréquente chez les adolescentes, elle est, heureusement, prise de plus en plus au sérieux.
Isabelle V., Journaliste scientifique.
– Dépression de l’adolescent : comment gérer et prendre en charge ? – HAS-sante. Le 16 décembre 2014.
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