Les thérapies antidépressives actuelles s’avèrent inefficaces pour près d’un patient sur cinq. La stimulation magnétique transcrânienne répétitive pourrait représenter une alternative pour certains patients souffrant de dépression majeure. Une nouvelle étude, menée sur une population de vétérans américains, semble confirmer l’intérêt de cette approche non médicamenteuse.
La stimulation magnétique transcrânienne répétitive
Une personne sur cinq a souffert ou souffrira de dépression au cours de sa vie. Les thérapies actuelles, basées principalement sur les médicaments antidépresseurs et la psychothérapie, permettent de traiter efficacement 70 % des cas. Cependant, environ 20 % des personnes atteintes de formes majeures de dépression ne répondent pas aux traitements classiques.
La recherche et le développement de nouvelles approches thérapeutiques restent donc essentielles pour prendre en charge de manière optimale ces patients. Dans ce contexte, une thérapie non médicamenteuse, la stimulation magnétique transcrânienne répétitive, apparaît prometteuse.
Cette technique, totalement indolore, consiste à stimuler, grâce à des champs magnétiques, certaines zones du cerveau impliquées dans les mécanismes pathologiques de la dépression, pour permettre la libération de neurotransmetteurs spécifiques.
À savoir ! La stimulation magnétique transcrânienne répétitive ne doit pas être confondue avec la sismothérapie (également connue sous le nom d’électrochocs).
Son efficacité testée sur des vétérans américains
Les études cliniques menées jusqu’ici sur l’utilisation de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive chez les personnes atteintes de dépression majeure ont mis en évidence une efficacité comparable à celle des médicaments antidépresseurs, avec moins d’effets secondaires que certaines classes pharmacologiques.
Récemment, des chercheurs ont étudié l’intérêt d’une telle approche chez une catégorie particulière de patients, des vétérans de l’armée américaine. Ces patients présentent généralement d’autres problèmes de santé, comme un syndrome de stress post-traumatique ou une addiction à des substances, ce qui complique la prise en charge de leur dépression.
L’étude a été menée 164 vétérans américains (âge moyen : 55,2 ans, 80,5 % d’hommes) souffrant de dépression majeure n’ayant pas répondu favorablement à au moins deux traitements antidépresseurs. Ils ont été aléatoirement répartis en deux groupes :
- 81 vétérans ont bénéficié de 30 séances de stimulations magnétiques transcrâniennes répétitives en parallèle de leur traitement antidépresseur ;
- 83 vétérans ont poursuivi la prise en charge classique de la dépression majeure (groupe contrôle).
Une alternative sûre, efficace et bien tolérée
Au sein de la population de vétérans étudiée, près de la moitié présentaient un syndrome de stress post-traumatique et plus de la moitié des antécédents d’addictions à une substance. Au terme de l’étude, 39 % des participants de l’étude étaient en rémission de leur dépression. Les chercheurs n’ont pas observé de différence significative entre les deux groupes de l’étude, en termes d’efficacité de traitement. La rémission était maintenue pour près de la moitié des patients après une période de 24 semaines.
Le taux de rémission, obtenue grâce à la stimulation magnétique transcrânienne répétitive, s’est révélé nettement supérieur chez les vétérans, qui n’avaient pas de syndrome de stress post-traumatique.
Ces résultats montrent un taux de rémission élevé dans les deux groupes de l’étude, aussi bien avec la stimulation magnétique transcrânienne répétitive qu’avec la prise en charge classique. Selon les chercheurs, une telle similitude entre les deux groupes pourrait être expliquée par :
- Une surveillance accrue de l’observance des traitements médicamenteux ;
- Des interactions régulières entre l’équipe médicale et les patients.
La stimulation magnétique transcrânienne répétitive confirme son intérêt dans le traitement de la dépression majeure, résistante aux traitements médicamenteux, d’autant plus qu’elle est sûre et bien tolérée par les patients.
Estelle B., Docteur en Pharmacie