Un risque de dépression après un don d’ovocytes ?!

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Rédigé par Estelle B. et publié le 19 décembre 2019

En 2017, 756 femmes françaises ont donné leurs ovocytes, un geste qui a permis la naissance de 329 enfants la même année. Le don d’ovocytes nécessite la prise d’un traitement hormonal et une intervention chirurgicale pour prélever les ovocytes. Une grande étude a récemment été menée pour suivre les donneuses d’ovocytes sur le long terme et ainsi pour mieux les conseiller au moment de leur choix. Notre site état dépressif à répondu à votre question : existe-t-il un risque de dépression après un don d’ovocytes ?

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Don d’ovocytes et devenir des donneuses

Le don d’ovocytes, comme le don de sperme, permettent à des couples stériles d’envisager un projet parental, grâce à la procréation médicalement assistée. Mais à la différence du don de sperme, le don d’ovocytes implique une prise en charge particulière des femmes :

  • Un traitement hormonal de stimulation ovarienne ;
  • Une intervention chirurgicale de ponction des ovocytes.

Au-delà des implications médicales du don d’ovocytes, les médecins s’intéressent au suivi à long terme des donneuses d’ovocytes. Leur objectif, conseiller de manière optimale les femmes candidates au don pour que le don d’ovocytes se passe le mieux possible. Dans ce contexte, des chercheurs américains ont envoyé par voie électronique un questionnaire à toutes les femmes ayant donné leurs ovocytes entre 2008 et 2019 dans un centre new-yorkais de prise en charge de l’infertilité.

Des niveaux élevés d’anxiété et de dépression chez les donneuses d’ovocytes

Sur les 161 femmes qui ont reçu un questionnaire, seulement 22,4 % ont répondu. La moitié des femmes étaient âgées de 25 à 30 ans au moment de leur premier don d’ovocytes. Sur le plan médical, 34,3 % des femmes ont déclaré n’avoir eu aucune complication post-opératoire, tandis que 51,4 % ont signalé des symptômes mineurs après l’intervention.

Par ailleurs, 4 femmes sur 10 n’avaient effectué qu’un seul don d’ovocytes, et un peu plus de 25 % des femmes avaient donné au moins 4 fois leurs ovocytes. Leurs motivations étaient les suivantes :

  • La motivation financière (28,6 %) (contrairement à la France, où le don d’ovocytes est un acte bénévole, certains pays rémunèrent les donneuses d’ovocytes) ;
  • L’altruisme (22,9 %) ;
  • Les deux raisons en même temps (48,6 %).

Concernant leur santé psychologique, 52,9 % des femmes ont déclaré avoir reçu un traitement pour la dépression ou l’anxiété depuis leur don d’ovocytes. De même, 58,8 % disent présenter des troubles anxieux et/ou dépressifs.

Existe-t-il un lien entre la dépression après un don d’ovocytes ?

Globalement, la majorité des femmes (80 %) se déclarent satisfaites de leur décision d’avoir donné leurs ovocytes et 58 % recommanderaient à d’autres femmes de donner ses ovocytes. Pourtant, 57,1 % des femmes ne souhaitent pas débuter une grossesse et la plupart ont des symptômes ou des antécédents d’anxiété ou de dépression.

Si la dépression semble fréquente chez les donneuses d’ovocytes, aucun élément ne permet de déterminer un éventuel lien de cause à effet entre le don d’ovocytes et le risque de dépression ou d’anxiété. Par ailleurs, aucun autre trouble psychique n’a été indiqué par les femmes interrogées.

Alors qu’elles se disent satisfaites d’avoir donné leurs ovocytes, nombreuses sont les femmes à présenter des signes anxieux ou dépressifs. Des études complémentaires, plus objectives, seraient nécessaires pour mieux évaluer le lien entre dépression après un don d’ovocytes, et si besoin prendre en compte ce lien dans la prise en charge des candidates au don d’ovocytes.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Donor Dialogue: A Cross-Sectional Assessment of Long-Term Medical and Psychological Health Status After Elective Oocyte Donation. Blakemore, J.K. 2019. Abstract P-33. American Society for Reproductive Medicine Scientific Congress 2019 (Philadelphia). asrm.org. Consulté le 16 décembre 2019.