Dépression majeure
Définition
Le terme « majeur » est une traduction du terme anglais major, qui signifie « caractérisé » (ou caractéristique).
Il s’agit donc d’une dépression avérée par :
- le nombre de symptômes,
- leur durée (14 jours au moins),
- leurs répercussions socio-professionnelles et familiales.
Selon les Américains
La classification américaine des maladies psychiatriques caractérise la dépression majeure selon les critères suivants :
- humeur dépressive toute la journée tous les jours
- perte d’intérêt ou de plaisir pour presque toutes les activités
- fatigue ou perte d’énergie
- troubles du sommeil
- sentiment de dévalorisation ou de culpabilité
- difficulté à penser ou à se concentrer
- pensées de mort récurrentes ou idées suicidaires
- souffrance évidente avec altération du fonctionnement social ou professionnel.
Intensité / Évolution
Intensité
La dépression majeure peut être :
- d’intensité légère, moyenne ou sévère sans symptômes psychotiques,
- sévère avec symptômes psychotiques (délirants).
Évolution
La dépression majeure peut évoluer vers une rémission partielle ou complète (absence de symptômes pendant au moins 2 mois)
Qui est concerné ?
La dépression majeure peut survenir à tout âge. Le plus souvent le premier épisode se produit entre 30 et 45 ans.
La prévalence (c’est-à-dire le nombre de personnes concernées durant leur vie) est estimée à 15 % de la population générale.
La dépression majeure est 2 fois plus fréquente chez la femme.
Dépression mineure
Définition
Il s’agit d’un trouble chronique (qui dure au moins deux ans) ainsi défini :
- humeur dépressive presque toute la journée, plus d’un jour sur deux pendant deux ans ;
- durant les phases dépressives, au moins deux des symptômes suivants sont présents :
- perte d’appétit ou au contraire hyperphagie,
- insomnie ou hypersomnie,
- baisse d’énergie ou fatigue,
- faible estime de soi,
- difficultés de concentration ou à prendre des décisions,
- sentiment de perte d’espoir.
- le malade n’est jamais plus de 2 mois consécutifs sans présenter ces symptômes ;
- ces symptômes entraînent une souffrance et une gêne dans la vie socio-professionnelle.
Hyperphagie : Exagération de l’appétit avec augmentation de la quantité d’aliments ingérés.
Qui est concerné ?
La dépression mineure peut débuter précocement, avant 21 ans.
On ne sait pas encore s’il s’agit d’un type de tempérament (on parlerait alors de personnalité dépressive) ou d’une forme atténuée de trouble de l’humeur.
La prévalence (c’est-à-dire le nombre de personnes concernées durant leur vie) de ce malaise serait de 6 % dans la population générale.
La dépression mineure est 2 à 3 fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme.
Synonyme : trouble dysthymique.
Dépression masquée
Description
Une dépression peut s’exprimer bruyamment ou au contraire de manière discrète. Elle peut en effet se cacher derrière des signes relativement banals comme :
- une sensation de fatigue,
- des douleurs erratiques et rebelles aux antalgiques,
- une insomnie isolée,
- un malaise physique mal défini.
Une variation, au cours de la journée, des symptômes suivants peut également être un signe d’état dépressif :
- tristesse et perte de la sensation de plaisir, difficultés de concentration intellectuelle, idées noires,
- la résistance aux thérapeutiques habituelles (repos pour la fatigue, antalgiques pour les algies, somnifère pour l’insomnie) est également un signe d’état dépressif.
Erratique (douleurs erratiques) : Douleurs inconstantes, changeantes et aléatoires, se manifestant aux différentes parties du corps.
Pauci : Signifie en latin : peu, faible quantité. Par exemple : pauci-symptomatique, c’est-à-dire qui présente peu de symptômes.
Diagnostic
Le test thérapeutique antidépressif peut être l’élément de confirmation du diagnostic de dépression masquée (ou pauci symptomatique).
Origine
Pourquoi certains déprimés manifestent-ils leur dépression de façon masquée ?
Certainement pour des raisons psychologiques individuelles ou socio-culturelles : Il est plus difficile pour un homme que pour une femme de s’avouer triste et découragé ; dans certains milieux sociaux, on n’exprime pas ses émotions ou son angoisse autrement que par la plainte physique.
Dépression hostile
Description
Dans la dépression hostile, l’irritabilité est au premier plan.
Le malade perçoit négativement nombre d’événements, voit son seuil de tolérance abaissé et réagit à son environnement de façon agressive.
Ce type de dépression peut aussi s’exprimer par des plaintes somatiques : douleurs, malaise digestif, céphalées. Les sollicitations réitérées auprès des médecins sont variées, alimentant l’irritabilité par l’incompréhension réciproque.
Diagnostic
Le caractère dépressif est révélé par l’aspect nouveau d’un tel comportement, en décalage avec la façon d’être habituelle du malade.
Cas du sujet âgé
La dépression hostile peut aussi être méconnue chez le sujet âgé qui exprime des plaintes somatiques, une amertume et adopte des comportements qui participent à aggraver son isolement affectif et social.
Un traitement antidépresseur bien conduit peut lever la situation d’impasse.
Dépression délirante
Description
On distingue deux situations de dépression délirante :
- idées délirantes congruentes à l’humeur dépressive. Par exemple, conviction d’être financièrement ruiné, d’avoir commis une faute professionnelle ou personnelle, voire de porter les pêchés du monde, d’un avenir noir avec incurabilité;
- idées délirantes non congruentes à l’humeur dépressive : délire de persécution, idées hypocondriaques (par exemple, conviction d’être atteint du SIDA ou d’un cancer).
Cas particuliers
Chez l’adolescent ou l’adulte jeune, une telle symptomatologie pose la question de l’apparition d’une schizophrénie.
Chez la personne âgée se pose la question d’une pathologie dégénérative neurologique débutante telle la maladie d’Alzheimer.
Dépression atypique
Description
On appelle dépression atypique une variété de dépressions associant à la tristesse les symptômes suivants :
- hyperphagie, qui se manifeste par des conduites alimentaires de type boulimique, notamment boulimie sucrée ;
- hypersomnie : il n’y a pas seulement inhibition avec « refuge sous la couette » mais augmentation du nombre d’heures de sommeil sans que celui-ci soit réparateur (dès le réveil la même sensation de fatigue est éprouvée) ;
- hyper-réactivité aux relations avec l’environnement se manifestant par de l’irritabilité, des réactions émotionnelles excessivement fortes.
Qui est concerné ?
La dépression atypique est essentiellement rencontrée chez la femme.
Hyperphagie :
Exagération de l’appétit avec augmentation de la quantité d’aliments ingérés.
Boulimie : Trouble du comportement alimentaire qui consiste en une absorption compulsive d’une quantité excessive d’aliments, en peu de temps et sans plaisir, souvent suivie de vomissements provoqués volontairement.
