Des chercheurs britanniques viennent d’expérimenter un traitement osé contre la dépression : la psilocybine, extraite du psilocybe qui n’est autre que le champignon hallucinogène. Cette molécule semble donner des résultats intéressants sur les dépressions rebelles aux médicaments conventionnels.
Une molécule hallucinante !
La psilocybine et la psilocine, toutes deux contenues dans le champignon hallucinogène, sont des drogues psychédéliques reconnues. Leur action est due à leur ressemblance avec un neuromédiateur : la sérotonine.
À savoir ! La sérotonine agit comme un messager chimique entre les neurones du système central. Une diminution de sérotonine serait responsable de certaines formes de dépressions.
La psilocybine a déjà été utilisée à des fins médicales. Son efficacité et sa sûreté d’utilisation ont été prouvées dans de nombreuses affections psychiatriques telles que l’anxiété de fin de vie, l’addiction au tabac et à l’alcool ou les TOC. Les études ont démontré une amélioration rapide (seulement après une ou deux doses !) et durable de la santé mentale.
À savoir ! La psilocybine est un précurseur de la psilocine (4-OH-dimethyltryptamine).
Nos scientifiques britanniques ont testé ce champignon stupéfiant sur la dépression majeure résistante au traitement. Et afin d’en mieux comprendre le fonctionnement, ils ont réalisé différents examens.
Des résultats probants
Dix-neuf patients souffrant d’une dépression rebelle ont été recrutés. L’étude a montré que la psilocybine avait un effet antidépresseur rapide et durable. En effet, le score moyen de dépression (technique pour évaluer la sévérité de la pathologie) avait été diminué de moitié à 5 semaines de traitement, passant de 16 à 8.
Seize patients ont bénéficié d’une IRM cérébrale avant et après traitement, montrant des changements que les auteurs relient aux effets du champignon hallucinogène. Les chercheurs suspectent un mécanisme thérapeutique de type « reset » ; le cerveau serait en quelque sorte réinitialisé par la psilocybine…
Cependant, vu le faible nombre de patients étudiés, il faut rester prudent et se garder de toute automédication !
Isabelle V., Journaliste scientifique
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