À l’occasion de la journée mondiale de la santé dédiée cette année à la dépression, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) tire la sonnette d’alarme : 300 millions de personnes en souffrent dans le monde, soit une augmentation de 18 % en 10 ans. Pour lutter contre ce mal planétaire, l’OMS lance une campagne « Dépression : parlons-en » et appelle tous les professionnels de santé à se mobiliser.
Une campagne pour sensibiliser à la dépression
Elle peut toucher chacun de nous. Dans le monde, elle atteint 300 millions de personnes. C’est la première cause d’incapacité. Les adolescents et jeunes adultes, les femmes venant d’accoucher et les personnes âgées lui payent le plus lourd tribut.
La situation mondiale ne devrait pas s’améliorer dans le futur (pauvreté, guerres, exil forcé…), la dépression a de beaux jours devant elle. Une personne sur 5 souffrant de cette pathologie ne reçoit aucune aide. La faute à des prises en charge absentes ou inadéquates, des infrastructures de santé faisant défaut. Et à la stigmatisation des malades dépressifs.
C’est pourquoi l’OMS a décidé de lancer une grande campagne de sensibilisation « Dépression : parlons-en ».
Grâce à cette action d’envergure, l’OMS désire faire passer, via le relais des professionnels de santé, des messages essentiels pour lutter contre la maladie :
- Elle peut toucher chacun de nous ;
- Pauvreté, chômage, décès, aléas de la vie peuvent faire basculer dans la dépression ;
- La consommation de drogue et d’alcool aggrave le risque de déclarer la maladie ;
- Les dépressifs sont en grande détresse morale. Leur aptitude à travailler, maintenir des liens, s’en trouve altérer ;
- Le risque suicidaire est présent ;
- Des traitements efficaces existent ;
- La libération de la parole des malades est primordiale pour la guérison. Elle passe par la déstigmatisation de la maladie.
Des fiches explicatives ont été mises en ligne pour aider les malades ou leurs proches. Pour plus d’informations, consultez nos rubriques Dépression, Traitements, Recherche scientifique et Vivre avec une personne déprimée ; consultez également notre site Anxiete.
Traiter la dépression : un triple effet bénéfique
En 2016, une étude s’est intéressée au « retour sur investissement » de la prise en charge de cette pathologie. Cette enquête a démontré qu’une politique de prévention et soins avait trois effets positifs :
- Un effet sur la santé et le bien-être : la maladie dépressive est effectivement responsable d’un état de santé global dégradé, de conduites suicidaires. Les proches (notamment les bébés lors de dépression post-partum (après accouchement)) peuvent également être impactés ;
- Un effet économique : avec 300 millions de malades, le coût humain de la dépression est énorme. À cela s’y ajoute un coût financier mondial faramineux : 1 milliard de milliards de dollars ! Ce coût est lié aux dépenses de santé (notamment les hospitalisations et arrêts de travail), mais aussi à la perte de productivité des malades incapables d’assurer leur emploi ;
- Un effet social : en guérir, c’est retrouver du lien social et participer à différentes activités non-lucratives (loisir, bénévolat).
On comprend que le cri d’alerte de l’OMS est amplement justifié… La dépression n’est pas une maladie honteuse. Elle se soigne. S’informer, en parler à un médecin ou à un proche, c’est déjà faire un pas vers la guérison.
Isabelle V., journaliste scientifique
Les commentaires sont fermés.