Dépression de l’adolescent, comment prédire la réponse au traitement ?

La prévalence de la dépression est estimée en France à 14 % chez les adolescents. La dépression de l’adolescent est un enjeu majeur de santé publique, au regard de ses conséquences pour la santé des adolescents et des jeunes adultes. Mais la prise en charge des adolescents dépressifs est souvent complexe. Une récente étude brésilienne suggère que les profils cliniques des adolescents peuvent être utiles pour prédire la réponse des patients aux traitements antidépresseurs.

Dépression de l’adolescent et réponse au traitement

La dépression de l’adolescent est souvent complexe à prendre en charge, car les adolescents ne répondent pas systématiquement aux traitements comme les adultes. Des études scientifiques ont déjà mis en évidence plusieurs facteurs prédictifs de la réponse au traitement :

• La sévérité des troubles dépressifs ;
• Le haut niveau socio-économique de la famille ;
• Le faible niveau de distorsion cognitive.

Pour autant, il est encore très difficile de prédire la réponse au traitement d’un adolescent face à la dépression. Récemment, des chercheurs brésiliens ont cherché à déterminer si certains symptômes pouvaient aider à prédire la réponse aux traitements chez les adolescents. Leur étude a porté sur 439 adolescents, âgés de 12 à 17 ans, et suivis pour dépression majeure.

Des symptômes prédictifs de la réponse au traitement antidépresseur

Les adolescents dépressifs ont été aléatoirement répartis en quatre groupes :

• Un groupe traité par la fluoxétine, un médicament antidépresseur ;
• Un groupe traité par une thérapie cognitivo-comportementale ;
• Un groupe traité par la fluoxétine et une thérapie cognitivo-comportementale ;
• Un groupe placebo.

L’analyse des symptômes détectés chez 426 adolescents de l’étude a révélé deux groupes de symptômes distincts :

• Un groupe associant une humeur dépressive, une fatigue importante et une faible estime de soi ;
• Un groupe associant des troubles de l’appétit, des signes physiques, des pleurs fréquents, une culpabilité excessive et des idées morbides ou suicidaires.

Une approche plus personnalisée de chaque adolescent

Pour les adolescents présentant le premier groupe de symptôme, le traitement le plus efficace semblait être la fluoxétine, associée ou non à une thérapie cognitivo-comportementale. En revanche, aucun traitement testé ne semblait efficace chez les adolescents présentant le second groupe de symptômes.

De ces résultats, les chercheurs ont pu conclure que le profil clinique des adolescents dépressifs peut permettre de prédire la réponse à certains traitements antidépresseurs. Une telle conclusion pourrait permettre de personnaliser et d’optimiser la prise en charge de la dépression de l’adolescent.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources