La dépression ne connaît pas la crise !

Maladie psychique parmi les plus fréquentes, la dépression est en augmentation ces dernières années en France et touche plus particulièrement les femmes. Tour d’horizon des conclusions de la dernière étude de Santé publique France.

Une hausse inquiétante de la dépression en France

Le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 16 octobre 2018 a publié les conclusions d’une étude de Santé publique France. Cette étude s’appuie sur les données du Baromètre Santé qui a enquêté auprès de plus de 25 000 personnes âgées de 18 à 75 ans.

Il en ressort qu’en 2017 en France, près d’une personne sur dix (soit 9,8%) a vécu un épisode dépressif caractérisé, au cours de l’année écoulée (13% chez les femmes et 6,4% chez les hommes).

À savoir ! Un épisode dépressif caractérisé se manifeste par deux symptômes principaux : tristesse inhabituelle/sentiment d’impuissance/désespoir ainsi qu’une diminution nette de l’intérêt et du plaisir pour la plupart des choses qui sont habituellement agréables.

Cette prévalence de la dépression est en hausse de 1,8 point par rapport à 2010 et succède à une période de stabilité de 2005 à 2010, ce qui a lieu d’être inquiétant. Cette augmentation concerne particulièrement les populations suivantes : les chômeurs (+5 points), les personnes de 35 à 44 ans (+4 points), les personnes aux faibles revenus (+3 points) ainsi que les femmes (+3 points).

Les femmes plus sujettes à la dépression

Si la prévalence des épisodes dépressifs caractérisés est plus importante chez les chômeurs, les individus actifs ne sont pas en reste (8,2%). Parmi eux, les femmes restent encore particulièrement touchées avec une prévalence deux fois plus importante que chez les hommes (11,4% contre 5,3%).

Les hommes cadres semblent les moins touchés (4,5%), mais les secteurs de l’hébergement/restauration, de la finance/assurance ainsi que des arts et du spectacle constituent pour eux les trois secteurs aux prévalences les plus élevées.

S’agissant des femmes, les taux de prévalence ne se sont pas révélés significativement différents selon le secteur d’activité concerné. Les professions intermédiaires et les employés présentaient néanmoins les plus fortes prévalences d’épisodes dépressifs caractérisés (environ 12% chez les femmes contre 6% chez les hommes).

Pour les auteurs de l’étude, ces résultats inquiétants doivent conduire les autorités à mettre sur pied de nouvelles mesures de prévention plus ciblées en vue d’enrayer ce phénomène de croissance de la dépression qui ne connaît pas la crise !

Déborah L., Docteur en Pharmacie

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