La dépression est une pathologie fréquente qui touche près d’un adulte sur 4 dans sa vie. La prise en charge ne doit pas être négligée. Cependant, il existe une multitude d’approches possibles : médicaments, aide psychologique mais aussi phytothérapie, acupuncture voire pratique sportive… Une équipe de chercheurs internationale a passé en revue les études portant sur 140 traitements différents de la dépression sévère. Seuls certains antidépresseurs et la thérapie cognitivo-comportementale tirent leur épingle du jeu.
Les antidépresseurs de seconde génération incontournables contre la dépression
Les antidépresseurs de seconde génération sont une classe thérapeutique incluant les inhibiteurs de recapture de la sérotonine (IRS) et les inhibiteurs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA). Leur chef de file est la fluoxétine (le « fameux » PROZAC®).
A savoir ! La sérotonine et la noradrénaline sont deux neuromédiateurs (messagers chimiques agissant au niveau des neurones). Ils interviennent dans la régulation de l’humeur. En inhibant certaines enzymes, les IRS et IRSNA augmentent le taux de ces deux molécules dans l’organisme.
Ce traitement médicamenteux est, d’après les auteurs de l’étude, le seul à avoir prouvé son efficacité lors de la dépression aigüe.
Les IRS et IRSNA n’ont pas une action immédiate ; il faut compter 2 à 3 semaines pour un début d’amélioration. Environ 30 % des dépressifs ne répondent pas à ce traitement. De plus, ces antidépresseurs ne doivent pas être stoppés brutalement.
Parmi les effets secondaires, on retrouve des troubles digestifs, des tremblements, une possible confusion, le syndrome des jambes sans repos et un risque de passage à l’acte suicidaire.
La thérapie cognitivo-comportementale, une option sérieuse
Selon les scientifiques, parmi les traitements non médicamenteux de la dépression, seule la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) a prouvé son efficacité, faisant jeu égal avec les antidépresseurs de seconde génération.
La thérapie comportementale et cognitive se démarque des autres approches psychologiques par une démarche particulière. La TCC vise à corriger un comportement indésirable par des apprentissages spécifiques, et non à en découvrir la cause profonde, comme le fait la psychanalyse par exemple.
Dans le cadre de la dépression, la TCC va se décomposer en :
- Une étape cognitive : il s’agit d’aider le malade à corriger ses erreurs d’appréciation comme l’auto-dévalorisation, la victimisation systématique, le négativisme…
- Une étape comportementale de mise en œuvre de solutions concrètes : par exemple apprendre à gérer ses émotions négatives ou à se focaliser sur les éléments positifs d’une situation (la bouteille à moitié pleine…).
Il en résulte une augmentation de l’estime de soi et une « reprogrammation » cérébrale court-circuitant les idées noires liées à la dépression.
L’enquête consistait en une compilation des études sur les traitements de la dépression majeure. Elle n’a pas permis de mettre en évidence un effet bénéfique d’autres psychothérapies ou pratiques diverses, soit parce qu’il n’y en avait pas, soit parce que les études comprenaient trop de biais pour permettre une interprétation valable…. On ne saura donc pas si la consommation de chocolat est une option envisageable.
Isabelle V., journaliste scientifique
– Antidépresseurs – chups.jussieu. Consulté le 03 juillet 2017.
– Les thérapies comportementales et cognitives – aftcc. Consulté le 03 juillet 2017.
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