La dépression touche environ 20 % des Français à un moment ou à un autre de leur vie. La prise en charge des troubles dépressifs représente donc un enjeu capital de santé publique. Malgré un arsenal thérapeutique important, certains patients restent difficiles à traiter. Dans ce contexte, certaines techniques de stimulation transcrânienne non invasive pourraient avoir un bel avenir.
Dépression et stimulation transcrânienne non invasive
Face à la dépression, la prise en charge repose en grande partie sur deux approches :
- La prise de médicaments antidépresseurs ;
- Les psychothérapies.
Mais certains patients ne répondent pas ou insuffisamment à ces traitements, ou encore ils ne les tolèrent pas. Les spécialistes explorent donc de nouvelles pistes thérapeutiques pour compléter l’arsenal thérapeutique contre les troubles dépressifs. Parmi ces pistes, la stimulation transcrânienne non invasive a fait l’objet d’une récente méta-analyse, menée par des chercheurs britanniques.
Dans cette étude, les chercheurs ont pris en compte l’ensemble des essais randomisés ayant évalué les techniques de stimulation transcrânienne non invasive suivantes :
- L’électroconvulsivothérapie;
- La stimulation magnétique transcrânienne ;
- La thêta burst stimulation ;
- La stimulation transcrânienne à courant continu ;
- La thérapie par convulsion magnétique.
Dix techniques plus efficaces que le placebo
Au total, les données de 113 essais ont été analysées, représentant 6 750 patients. L’âge moyen des patients était de 47,9 ans. Ils étaient atteints de dépression majeure ou de troubles bipolaires, et 81 % d’entre eux résistaient aux traitements habituels.
Sur les 18 stratégies de stimulation transcrânienne non invasive, 10 ont montré une efficacité supérieure au placebo :
- L’électroconvulsivothérapie bitemporale ;
- L’électroconvulsivothérapie unliatérale droit à haute dose ;
- Le pré-conditionnement par stimulation magnétique transcrânienne ;
- La thérapie par convulsion magnétique ;
- La stimulation magnétique transcrânienne répétitive bilatérale ;
- La thêta burst stimulation bilatérale ;
- La stimulation magnétique transcrânienne répétitive droite à basse fréquence ;
- La thêta burst stimulation intermittente ;
- La stimulation magnétique transcrânienne répétitive gauche à haute fréquence ;
- La stimulation transcrânienne à courant continu.
Toutes ces techniques ont également montré une tolérance similaire à celle du placebo.
Un potentiel traitement de troisième ligne
D’après cette méta-analyse, plusieurs techniques de stimulation transcrânienne non invasive font preuve d’une efficacité et d’une tolérance intéressantes dans la prise en charge de la dépression majeure.
Les chercheurs ont néanmoins souligné que les techniques les plus récentes avaient fait l’objet de moins d’investigations que les techniques plus anciennes. D’autres études seraient donc nécessaires pour valider l’intérêt de ces approches récentes.
La stimulation transcrânienne non invasive pourrait ainsi devenir un traitement de troisième ligne important pour toutes les personnes atteintes de dépression et répondant peu ou mal aux traitements habituels.
Estelle B., Docteur en Pharmacie