Etat de morosité persistant, manque de plaisir au quotidien, ennui, monotonie,…. sont autant de facteurs associés à un état dépressif. Des études récentes ont permis de mettre en évidence que la présence précoce et sévère de symptômes dépressifs, peut être associée à un risque accru de développer des troubles psychiatriques.
Troubles psychiatriques, des signes précoces ?
Une étude, réalisée par le Centre Universitaire Médical d’Amsterdam, et publiée dans Biological Psychiatry, a démontré que des signes, des symptômes liés à un état dépressif, pouvaient être associés à un développement, sous-jacent, de pathologies psychiatriques. Ces derniers témoigneraient d’un risque génétique supplémentaire lié au développement de troubles psychiatriques. Les chercheurs ont mis en avant que les patients, d’âge précoce, présentant des symptômes dépressifs conséquents et dont le déclenchement est rapide, possédaient un risque plus important de développer des troubles majeurs de la dépression, des troubles bipolaires ou encore une schizophrénie.
A savoir ! Les troubles bipolaires sont des symptômes chroniques (soit des signes visibles sur le long terme et se définissent comme une alternance entre un état d’euphorie, voire de délire et un état de dépression. La schizophrénie est une pathologie psychiatrique se caractérisant par une perte de contact avec la réalité, par des délires, ainsi que par la perturbation des pensées, du langage et du comportement.
Les résultats ont souligné certaines similarités génétiques chez les individus présentant des signes caractéristiques de la dépression. Bien que des connaissances relatives à l’influence génétique associée au développement de certaines maladies psychiatriques, sont connues depuis longtemps, cette étude a permis d’apporter de nouvelles données. Notamment, sur la possibilité de créer des sous-groupes de patients dépressifs, présentant les mêmes symptômes et ayant des caractères génétiques semblables.
En ce sens, la création de groupe de patients au phénotypes (caractéristiques visibles) semblables permettrait de déterminer un certain nombre de gènes communs, qui seraient donc impliqués dans les symptômes visibles.
Dans cette étude, les chercheurs se sont penchés sur l’analyse de 3 331 profils génétiques d’individus. Parmi ceux-ci, 1 539 présentaient des signes de dépression. Pour chacun des patients, et, au regard des profils génétiques mis en avant, ils ont alors évalué le risque de développer des troubles psychiatriques comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires.
Précocité et sévérité, des critères de cause à effet…
Seuls les critères relatifs à la précocité d’apparition des symptômes dépressifs, à leur survenue brutale ou encore à la sévérité des signes, permettent d’effectuer un lien de cause à effet entre symptômes et risque accru de troubles psychiatriques.
Cependant, l’étude appuie également sur le fait qu’ils proviennent d’une hétérogénéité génotypique (soit que différentes anomalies dans l’ADN peuvent être associées à ces pathologies). En ce sens, les trois critères, cités précédemment, seraient des facteurs de risque bien définis dans le développement de troubles psychiatriques, de schizophrénie ou encore de troubles bipolaires. Par ailleurs, d’autres facteurs génétiques, notamment héréditaires, peuvent faire l’objet d’un développement de ces pathologies.
Delphine W, Ergonome spécialisée en Santé au Travail
Sources :
Depressed patients with earlier and more severe symptoms have high genetic risk for major psychiatric disorders. 2017. Science News. ScienceDaily.
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