Dépression selon l’âge et le sexe


Dépression chez l’enfant Dépression chez l’adolescent Dépression du sujet âgé Dépression chez la femme Dépression chez l’homme

Dépression chez l’enfant

Généralités

Chez l’enfant, la reconnaissance d’un trouble dépressif est souvent difficile.
Avant la puberté, moins de 1 % des enfants présentent un état dépressif.

Symptômes

Les symptômes principaux sont :

  • les troubles du caractère,
  • l’insomnie,
  • l’hyperphagie,
  • la perte d’intérêt nouvellement apparue pour l’école ou les relations sociales.
école

Le trouble peut être chronique : sensation d’être mal aimé, colères.
Le retentissement social peut être grave.

Un autre signe d’état dépressif chez l’enfant peut être un trouble de l’adaptation consécutif à un facteur de stress et générant des conduites régressives (énurésie, succion du pouce), ou des manifestations anxieuses.

définitionHyperphagie : Exagération de l’appétit avec augmentation de la quantité d’aliments ingérés.

Énurésie : Émission involontaire et inconsciente d’urine le plus souvent nocturne (« pipi au lit »).

Origines

carences éducation

Divers facteurs sont identifiés comme susceptibles de faciliter l’émergence d’une dépression de l’enfant :

  • perte de la mère avant l’âge de 11 ans,
  • maltraitance et violences intra-familiales,
  • carences éducatives,
  • facteurs génétiques.

Évolution

Les enfants ayant présenté de tels symptômes dépressifs ont un risque accru (multiplié par 4) de présenter une dépression à l’âge adulte.

Dépression chez l’adolescent

adolescent déprimé

Généralités

C’est à propos de cet âge de la vie que la notion de dépression comme  » crise constructive participant au développement de la maturité de l’enfant  » a été avancée.
En effet, les adolescents qui ne traverseraient pas une phase d’instabilité émotionnelle, souffriraient d’un refoulement néfaste pour leur avenir !
Et pourtant, tous les travaux confirment l’existence de maladies dépressives graves à cet âge de la vie.

Celles-ci ont pour conséquences :

  • baisse du rendement scolaire,
  • altération des relations sociales et familiales,
  • consommation de toxiques,
  • conduites suicidaires.

Population touchée

On estime que 1,5 à 3 % des adolescents souffrent de dépression majeure, surtout les jeunes filles.

Conduites suicidaires

Le taux de suicide est élevé chez les adolescents déprimés : de l’ordre de 4 %.

Diagnostic

Le diagnostic de dépression à l’adolescence peut être rendu difficile par :

  • la présence de troubles du comportement,
  • l’aspect de dépression « atypique » (hyperphagie, hypersomnie, hyper réactivité à l’environnement), et les symptômes anxieux associés.

Dépression du sujet âgé

Dépistage

électroencéphalogrammeUne règle incontournable : un premier épisode dépressif après 50 ans impose divers examens capables d’identifier un trouble sous-jacent, tel qu’une maladie neuro-dégénérative (maladie de Parkinson et maladie d’Alzheimer sont les plus courantes) ou vasculaire.

Ces examens sont essentiellement :

  • électroencéphalogramme,
  • électrocardiogramme,
  • imagerie cérébrale (scanner ou IRM).

Risque suicidaire

Les plaintes dépressives du sujet âgé ne doivent pas être négligées. En effet, le risque suicidaire croit avec l’avancée en âge et le sujet âgé a souvent de multiples causes de dépression : vieillissement cérébral, isolement social, ruptures affectives causées par la disparition de proches de la même génération…

Symptômes

Chez la personne âgée, deux ensembles de symptômes dépressifs sont davantage présents qu’à un autre âge :

  • les symptômes somatiques : modification de l’appétit, perte de poids avec risque de dénutrition voire de déshydratation dans les formes graves,
  • les symptômes cognitifs : troubles de la mémoire des faits récents, difficultés d’attention ; ceci peut aller jusqu’à une confusion mentale (désorientation dans le temps et l’espace).

Dépression chez la femme

femme déprimée

Syndrome prémenstruel

Chez certaines femmes, la période menstruelle est marquée par des symptômes psycho-comportementaux : irritabilité, instabilité émotionnelle, symptômes dépressifs et anxieux. Un tel syndrome peut évidemment révéler une fragilité de la régulation de l’humeur susceptible de se manifester en d’autres occasions. Des chercheurs ont même proposé de traiter le syndrome prémenstruel comme un état dépressif. Un argument est fourni par la notion d’un risque accru de tentative de suicide à ce moment du cycle hormonal féminin.

Ce syndrome pose bien sûr la question des liens entre statut hormonal et équilibre émotionnel ou thymique.

Post-partum blues

Après un accouchement, ce passage de mal-être émotionnel est considéré comme normal. Il se traduit par une fragilité du sommeil, une hyperémotivité, des symptômes anxieux et dépressifs. Cet état survient durant la semaine qui suit l’accouchement chez la majorité des femmes qui ont accouché. Il est sans gravité et rapidement réversible en moins d’une semaine.

La période du post-partum est néanmoins une période de fragilité avec risque d’épisodes dépressifs caractérisés, parfois psychotiques. Cette période, entre accouchement et retour des règles, peut voir éclore un état grave de désorganisation psycho-comportementale : anxiété avec agitation ou stupeur, symptômes dépressifs, méconnaissance délirante du nouveau-né avec risque d’acte médico-légal.

Chez les femmes ayant préalablement présenté une symptomatologie dépressive, le risque de nouvel épisode dépressif majeur en post-partum est accru.

Ménopause

La ménopause est la période d’arrêt des ovulations et du rythme des sécrétions oestro-progestatives. Elle est classiquement :

  • une période difficile où la femme doit faire le deuil de son état physique et hormonal antérieur,
  • une étape où l’organisme doit s’adapter à un nouveau statut hormonal.

Outre les signes d’inconfort (bouffées vasomotrices) et de gêne sexuelle (sècheresse vaginale), des symptômes dépressifs peuvent se manifester sous la forme :

  • d’une dépression mineure durable ou dysthymie,
  • d’un épisode dépressif majeur,
  • d’un état mélancolique avec symptômes cognitifs (troubles de la concentration, de la mémoire).

définitionDysthymie (trouble dysthymique) : Morosité dépressive chronique. Synonymie : personnalité dépressive (personnalité triste, inquiète, peu festive).

Dépression chez l’homme

Généralités

Globalement l’homme présente deux fois moins de pathologies dépressives que la femme.
Une caractéristique reconnue : à niveau de pathologie équivalente, l’homme consulte moins souvent que la femme.
En matière de dépression, l’homme a une difficulté à s’avouer déprimé : la plainte passe plus souvent que chez la femme par des plaintes somatiques qui peuvent évidemment dérouter le médecin.
Ce n’est que par un interrogatoire perspicace que celui-ci peut identifier les troubles du sommeil, de la libido, la tristesse voire les idées noires.

L’homme commet moins de tentatives de suicide que la femme mais il meurt plus souvent de suicide.

Et l’homme à 50 ans ?

diagnostic du médecinL’homme n’est pas exempt de telles manifestations dépressives à la cinquantaine. Il peut s’agir de :

  • dépression mineure,
  • d’un épisode dépressif majeur,
  • d’un état mélancolique avec signes cognitifs.