La ménopause : Période propice au risque de dépression ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 22 juillet 2020

Véritable bouleversement hormonal, la ménopause est souvent une étape redoutée dans la vie d’une femme. Et si cette période était propice au risque de développer une dépression ? C’est ce que suggère une étude menée par la North American Menopause Society et parue dans le journal Menopause.

femme ayant pluys que la 50ène qui regarde par la fenetre avec un air triste

Quand la ménopause s’installe…

La ménopause désigne une étape normale de la vie des femmes et correspond à l’arrêt du fonctionnement des ovaires. Elle survient en général autour de 50 ans.

À savoir ! La ménopause s’installe progressivement après une période de 2 à 4 ans appelée péri-ménopause au cours de laquelle les cycles menstruels deviennent de plus en plus irréguliers, avant de disparaître complètement.

Les symptômes associés à la ménopause peuvent apparaître dès le début de la péri-ménopause. Ils sont très variables d’une femme à l’autre et peuvent affecter leur qualité de vie. Ces symptômes, aussi appelés « troubles climatériques », sont liés à la carence hormonale en œstrogène et en progestérone :

  • Bouffées de chaleur
  • Maux de tête
  • Baisse de libido
  • Fatigue
  • Irritabilité…

Chez certaines femmes, l’entrée en péri-ménopause peut également s’accompagner de troubles psychiques comme des troubles de la mémoire et de la concentration, de l’anxiété voire des épisodes de dépression.

Dans ce contexte, une récente recherche menée par la North American Menopause Society a souhaité étudier l’impact de la péri-ménopause sur les risques de développer une dépression.

Un risque de dépression accru en période de ménopause

Cette étude parue dans le journal Menopause, a été réalisée auprès de 483 femmes ménopausées âgées de 35 à 78 ans et originaires de Turquie. Les participantes ont été soumises à un questionnaire ayant pour but d’évaluer leur santé psychique et leur niveau d’anxiété sur des sujets spécifiques. Les scientifiques ont ensuite comparé la fréquence des symptômes dépressifs chez les femmes ménopausées aux différents facteurs susceptibles d’accroître leur niveau d’anxiété.

Il en ressort que les risques de dépression sont plus forts chez les femmes qui entament leur phase de péri-ménopause. Les chercheurs ont en effet pu dresser le constat suivant :

  • 41% des participantes ont ressenti des symptômes dépressifs coïncidant avec leur entrée en période de ménopause.
  • La dépression et l’anxiété sont les deux affectionsles plus fréquemment déclarées en phase de péri-ménopause.
  • L’intensité des signes dépressifs ressentis pendant la ménopause peut être renforcée par d’autres facteurs personnels comme un handicap physique, une dépendance à l’alcool ou une épreuve difficile (deuil ou divorce).

Ces résultats soulignent ainsi la forte prévalence des symptômes dépressifs chez les femmes d’âge mûr, surtout celles présentant des antécédents de dépression ou d’anxiété ou des problèmes de santé chroniques : « Les femmes et les cliniciens qui les soignent doivent être conscients que la transition de la ménopause est une période de vulnérabilité en termes d’humeur », conclut Stéphanie Faubion, directrice médicale de la  North American Menopause Society.

Cette étude souligne finalement la nécessité impérieuse d’accompagner les femmes au moment de la ménopause. Cette période délicate n’a pas seulement des conséquences physiques sur leur santé, mais également des conséquences psychiques à prendre en considération.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

– Une étude confirme que la ménopause accroît les risques de dépression. ladepeche.fr. Consulté le 20 juillet 2020.